the reliquary of forgotten landscapes
part of the exhibition semer, tracer, cligner des yeux curated by Pauline Lisowski
le 6b, saint-denis, france, june 26- october 30 2021
EN: Installation composed of: living plants (Spanish moss or Tillandsia usneoides and various bryophytes) and preserved plants (fern, banana and palm tree leaves, locust branches, pine and ivy bark, etc.) provided by Parisian botanical gardens or collected in French landscapes. Mycelium, photographs of Finnish landscapes (the sea, fens, bogs, forests…) printed on transparent vinyl adhesive and Rhodoïd paper.
Sound recordings: cosmic noise (VLF or very low frequency recordings of electromagnetic activity of the Earth’s ionosphere and magnetosphere provided by the Finnish data center KAIRA (Kilpisjärvi Atmospheric Imaging Receiver Array), water (the cracking of a frozen waterfall melting, waves, flowing rivers, etc.), wind, bird calls during their nesting season, etc. : all recorded by the artist in Finland, April-May 2021.
Like a shattered greenhouse left to decompose, finally restored from its remaining fragments like a historic monument, this installation takes the form of a ruin from the near future. As natural landscapes disappear, humanity finds itself obligated to compose imaginary ones from the few traces of nature they can find: tree branches and bark have become sacred relics amidst now decaying urban environments. This installation presents itself as an eclectic microcosm, bringing together images, sounds, objects and organisms from different terrestrial milieux.
Somewhere between a bog hidden in the forest and a tropical Parisian greenhouse, the utopic form of Buckminster Fuller’s geodesic dome (here built by the architect Marion Bouchard and the association Engrainage), becomes a cocoon, sanctuary, herbarium and portal to the imaginary. Indeed, the greenhouse is a metaphor for many things: our planet, filled with greenhouse gases, a place that is intimate, familiar and comfortable, but also a place of discovery and travel: a bubble in which exotic species come to flourish— or die. At a time when it is difficult not to be pessimistic about the future of our planet, the space of the greenhouse simply allows us to imagine something else: another future or another present. This space was thus created to give pause for observation of terrestrial phenomena. Like a condensed form of Earth, here, its rotation can be perceived more easily, just like the growth of mushrooms, plants, or the creation of insect colonies. The sounds of water, birds returning to their nests, and even the furthest layers of the Earth’s atmosphere and beyond can be heard: the buzzing and popping of cosmic noise, as light is converted into sound. Here, we can temporarily halt the frenetic movement of humanity and enter into another time scale— that of fungi, bacteria, bryophytes or plants.
FR : Le reliquaire des paysages oubliés
Installation composée de : plantes, bryophytes, Tillandsia usneoides et mycélium ; éléments végétaux préservés (feuilles de fougère, bananier, branches de robinier, écorces de pin, lierre, etc.) provenant des jardins botaniques parisiens et paysages français. Photographies des paysages et herbiers finlandais (la mer, la tourbière, la forêt…) imprimées sur Rhodoïd et vinyl adhésif.
Enregistrements sonores : le bruit cosmique (enregistrements VLF ou à “très basse fréquence” de l’activité électromagnétique de l’ionosphère et la magnétosphère convertis en bandes de son : fournis par le centre de données finlandais KAIRA (Kilpisjärvi Atmospheric Imaging Receiver Array), enregistrements de l’eau (une chute d’eau gelée qui se fond, des vagues, rivières, etc.), du vent, et des cris des oiseaux pendant leur saison de nidification : tous captés par l’artiste en Finlande, avril-mai 2021.
Comme une serre éclatée, délaissée, puis recomposée à partir de ses propres fragments, cette installation se présente comme une ruine du futur. Quand les paysages réels n’existeront plus, l’humanité se retrouve à devoir composer des paysages imaginaires avec les quelques éléments naturels qui resteront autour d’eux, au sein des milieux urbains. Cette installation réunit ainsi un ensemble d’images, sons, et êtres vivants et morts pour créer un microcosme hétéroclite. Quelque part entre tourbière cachée dans la forêt et serre tropicale parisienne, la forme utopique du dôme géodésique du 6b (conçu par l’architecte Marion Bouchard, et construit par l’association Engrainage) se transforme en cocon, sanctuaire, herbier, et dispositif imaginaire. En effet, la serre est une métaphore de plusieurs choses : notre planète, remplie de gaz à effet de serre, une maison : un espace intime, connu et confortable, mais aussi un espace de découvert et de voyage : une bulle dans laquelle des espèces exotiques peuvent s’épanouir— ou mourrir. À une époque où il est difficile de ne pas être pessimiste sur l’avenir de notre planète, l’espace de la serre permet tout simplement d’imaginer autres choses : d’arrêter la course frénétique humaine, et d’entrer dans une autre échelle du temps pendant un court instant : celle des plantes, bryophytes, champignons ou bactéries.
Cet espace est donc là pour vous donner une pause : pour vous permettre d’observer plus attentivement le soleil, la manière dont notre rotation sur cette sphère terrestre sculpte notre perception de ses ondes lumineuses. Vous êtes aussi là aussi pour écouter : les sons de l’eau, des oiseux qui retrouvent leurs nids, et même des couches les plus lointaines de notre atmosphère : des bruits cosmiques qui nous entourent constamment dans l’ionosphère mais qui s’activent au-delà de notre spectre audible. Tout cela : des mondes, des milieux, des ondes proches et lointains que je tente de faire converger ici.
EN: details : photographic images printed on vinyl adhesive, decomposing the structure of the geodesic dome: some depict pages from the herbarium of the Botanic Museum of Oulu University, Finland, others show forest, swamp, and sea landscapes photographed in Finland, while in residence along the Bothnian Bay, May 2021.
FR : détails : images photographiques imprimées sur vinyl adhésif qui décomposent la structure du dôme géodésique à motif des pages de l’herbier du musée botanique de l’Université d’Oulu en Finlande, ainsi que les paysages des tourbières, forêts et mer finlandaises, prises lors d’une résidence sur la mer de Botnie en mai 2021.